Je sais combien il est difficile de recruter.

Ce n’est pas une science exacte, et on se sent souvent seul au moment de prendre la décision finale.
J’ai moi-même vécu des recrutements très positifs et d’autres plus décevants.

Aujourd’hui, je souhaite partager une réflexion qui me tient à cœur : faire confiance dans le processus de recrutement. Il est temps de sortir des tableaux Excel sans âme et des comparatifs systématiques entre les attentes et les expériences ou compétences inscrites dans un CV.

Faire confiance, c’est écouter profondément les individus qui partagent leur parcours. C’est laisser sa sensibilité agir, entendre les histoires personnelles pour découvrir les talents et les forces, et s’intéresser aux échecs non pas pour blâmer ou évaluer négativement, mais pour comprendre la richesse de la personnalité du candidat.

Pour cela, il est essentiel de mettre les candidats à l’aise, ce qui n’est pas toujours facile lors d’un entretien où se joue une partie de leur vie professionnelle.

De mon côté, je termine toujours mes entretiens par un questionnement sur l’adéquation avec la culture d’entreprise que j’insuffle : l’humour, la dérision et l’exigence du travail bien fait.
Car au fond, il n’y a aucun problème à ne pas être en accord avec cette manière d’être et de faire.

Mais surtout, j’essaie de m’intéresser aux gens, à leurs trajectoires, à leurs blessures professionnelles pour comprendre leurs comportements préférentiels.

Je cherche à découvrir l’autre bien au-delà de ses diplômes, expériences et compétences.

J’ai apprécié discuter littérature, cinéma, sports, ou approfondir des compétences en gestion des données, techniques ou scientifiques qui n’étaient pas nécessaires pour le poste.

Lors d’un entretien, je recherche la différence, le talent caché que l’on ose rarement dévoiler par peur d’être perçu différemment ou de ne pas répondre aux prérequis.

Si je le pouvais, je prendrais le temps d’écrire une autobiographie de chaque candidat, mais le recrutement laisse rarement ce luxe de temps. Alors, je fais de mon mieux pour m’intéresser aux autres et recruter en faisant preuve d’empathie autant que possible.

Je suis persuadé que cette méthode, cette manière d’être, permet de recruter sereinement des personnes qui ne répondaient a priori pas sur le papier au poste, mais qui sauront faire preuve de talents insoupçonnés.

Pour moi, la réponse est oui : il faut s’intéresser à l’histoire personnelle des candidats pour prendre un risque mesuré et faire la différence.