Voilà, nous y sommes. Des années que l’on me dit que je vais vite, que je suis innovant, créatif et stratège.

Des années que je doute, que je ne peux y croire en comparaison avec les gens qui m’entourent, que je ne me sens pas légitime et que je pense que l’on me dit cela pour être gentil, pour satisfaire mon ego et combler mon manque de confiance.

Et puis il y a eu un déclic. Elsa, une partenaire de route, me dit lors d’un déjeuner quelques jours après son embauche :

« Simon ? Est-ce que je peux te poser une question personnelle ? »

Ce genre de phrase où l’on s’attend à tout et où l’on répond par l’affirmative en serrant les dents pour que la question ne soit pas trop intrusive.

Simon : « Euh oui, pas de soucis ! »
Elsa : « Est-ce que tu t’es déjà fait tester ? »
Simon : « Pour le Covid ? Non, jamais. J’ai de la chance, je déteste l’idée d’avoir un bâtonnet dans le nez. »
Elsa : « Mais non ! Tu es HPI, je le vois, ça se sent, et tu devrais te faire tester. »

Quelques mois plus tard, j’y suis, dans le cabinet d’une neuropsychologue, à passer ce fameux test WAIS-IV.

Deux ou trois heures de tests avec des cubes, des chiffres, des mots, des symboles, des exercices à effectuer en chaîne et pour certains à toute vitesse.
Sincèrement épuisant !

Le résultat est tombé. Alors que je m’attendais à être ni plus ni moins dans la moyenne, je me retrouve avec un score de 130 au global et de 143 pour un test en particulier, ce qui révèle de manière objective un Haut Potentiel Intellectuel.

Voilà qui me permet enfin de comprendre ma différence, mon attirance pour les projets à forte intensité intellectuelle, créative et stratégique, ou encore mes capacités de vitesse de travail ou de traitement de l’information.
Voilà qui met en lumière ma différence, ma place dans cette échelle, une intelligence différente et particulière.

Je fais désormais officiellement partie de ce club restreint avec des capacités intellectuelles globales mieux développées que 98 % de la population.

Ne croyez pas que c’est une chance, si ça l’est, c’est aussi une source inépuisable d’angoisse et de difficultés. Le surplus de conscience associé à ce score fait de mon cerveau une machine qui fonctionne tout le temps à plein régime sans aucun moyen de l’arrêter…

c’est épuisant et terrifiant.

Mais je ne veux plus m’excuser d’être comme cela. Cela peut déranger, générer jalousies et incompréhensions, mais je ne peux pas m’excuser d’être.

M’adapter aux autres et à leur fonctionnement, c’est toute ma vie ; je sais le faire mieux que quiconque, mais j’ai maintenant envie de trouver une entreprise, un projet où cette capacité soit perçue comme une valeur ajoutée.

Oui, quand je suis en confiance, lorsque ma manière d’être n’est pas remise en cause, je suis certain d’une chose : je suis d’une efficacité redoutable pour innover et développer une entreprise et des projets complexes.

J’en ai besoin pour survivre et j’avais besoin de l’écrire.