Oui, je sais, je poste tard, mais que voulez-vous ? Il m’est impossible de mettre mon cerveau sur pause. Le soir, avant de m’endormir, je réfléchis à la filière, aux métiers, aux technologies du jeu vidéo…

C’est comme ça, on ne se refait pas.

En ce moment, les offres d’emploi de technical artist se multiplient dans le secteur du jeu vidéo.

Ce métier est une fusion entre le savoir-faire du développeur, qui maîtrise les technologies du code, la logique mathématique rigoureuse de la programmation, et l’œil aguerri, les capacités d’observation et la créativité artistique du peintre, du sculpteur, du dessinateur, de l’artiste…

Il me semble que les studios recherchent la combinaison parfaite entre le programmeur concentré sur l’aspect technique et l’artiste poète et esthète qui, en plus, doit savoir concevoir, communiquer et diffuser des outils pertinents pour d’autres opérateurs.

Pas le genre de profil que l’on trouve facilement.

Cette évolution est tout à fait normale compte tenu des avancées des moteurs de jeu. Les systèmes actuels permettent de coder de manière visuelle et de créer des shaders, des effets spéciaux et d’autres matériaux graphiques à partir de langages informatiques plus accessibles.

Je m’interroge donc : les studios doivent-ils attendre des écoles et des organismes de formation qu’ils inculquent la pensée design et l’esprit artistique aux professionnels du code ❓

Doit-on s’attendre à ce que les artistes s’aventurent davantage dans le monde du langage informatique, compte tenu de sa plus grande facilité d’accès ❓

Les studios ne devraient-ils pas, dans le cadre de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, organiser la montée en compétences en interne plutôt que de tenter, certainement avec difficulté, de trouver le mouton à cinq pattes ❓

Après réflexion, je crois que nous sommes dans une phase de transition, un passage entre l’ancien monde du jeu vidéo, peuplé essentiellement de développeurs concentrés sur la maîtrise de technologies complexes et de langages proches de celui de la machine, et un nouveau monde qui démocratise le code pour le rendre plus accessible à de multiples corps de métier.

Je suis convaincu qu’il faut :

➤ Que les écoles et les organismes de formation développent des programmes en formation initiale et professionnelle continue.

➤ Que les studios facilitent et accompagnent les processus de reconversion et d’évolution en interne.