On le voit partout : des projets d’entreprise ou d’activité sont désormais présentés de manière romanesque, enjolivant la réalité au point de décevoir ceux qui cherchent à comprendre la vraie nature d’une initiative.
Lorsqu’un projet se pare d’un récit idéaliste, le public est souvent confronté à une version trop lisse, décrivant des entreprises capables de « sauver la planète » ou de créer une expérience collaborateur sans faille, comme si un univers sans aucune difficulté existait réellement.
Il ne s’agit pas d’arrêter de communiquer ou de mettre en avant les réussites, mais plutôt de retrouver une forme de sincérité dans le discours.
Cela revient à parler à l’intelligence de son interlocuteur, en faisant appel à son honnêteté intellectuelle.
Si l’on parle franc, on ne pousse personne à adopter une posture défensive ou à « se vendre » : chacun peut simplement rester lui-même.
Ainsi, la franchise permet à l’autre de considérer la réalité avec lucidité, sans se laisser piéger par des fictions complaisantes.
Les exemples sont nombreux :
Des startups se prétendant « 100 % durables » peinent à garantir la traçabilité de leurs matières premières.
Certaines offres d’emploi promettent des évolutions fulgurantes sans jamais mentionner les défis et problèmes internes à surmonter.
Ces propos, trop éloignés du terrain, finissent par nuire à la crédibilité de l’organisation.
Il faut reconnaître que l’entreprise est un organisme vivant, soumis aux aléas du marché, à l’évolution de son environnement et aux interactions humaines qui la composent.
Ses succès méritent d’être célébrés, mais ses échecs doivent aussi être assumés, car ils constituent un matériau précieux pour l’apprentissage collectif.
Être lucide, humble et cohérent dans la manière de présenter les faits crée un climat de confiance et de respect mutuel.
En adoptant la transparence et la responsabilité, nous gagnons en crédibilité et instaurons davantage de justesse dans nos interactions.
Le parallèle avec le monde idéalisé d’Instagram est éclairant, on y voit des clichés paradisiaques, par exemple un coucher de soleil en haute montagne autour d’un feu de camp. Le spectacle est sublime, mais la réalité implique d’avoir franchi de nombreux obstacles, d’avoir gravi un sentier escarpé, d’avoir supporté le froid ou l’épuisement, avant d’accéder à ce moment unique.
Ce n’est pas l’image parfaite qui compte, mais le chemin parcouru.
Pour nos entreprises, continuons de nourrir nos rêves et nos ambitions, sans jamais chercher à nier notre condition ni notre réalité.